Cancer du col de l’utérus : vaccination, dépistage et traitement
Le cancer du col de l’utérus est un cancer fréquent qui touche en moyenne plus de 6001 femmes belges chaque année et qui est presque toujours causé par une infection par le papillomavirus humain (HPV). Le HPV n’affecte pas seulement les femmes et ne provoque pas seulement le cancer du col de l’utérus : il est également à l’origine de certaines formes de cancer de la vulve et du vagin, mais aussi du pénis, de l’anus, du cou et de la tête, ainsi que des verrues génitales.
Comme pour d’autres infections virales, il existe des vaccins qui protègent contre l’HPV. Le vaccin permet à l’organisme de s’armer d’anticorps contre une infection, ce qui réduit le risque de développement d’une infection. En outre, la présence du virus et des précurseurs du cancer du col de l’utérus peut également être détectée par un frottis.
Après le diagnostic, il existe différentes options de traitement du cancer du col de l’utérus, en fonction du stade de la maladie. Les options courantes comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie, qui peuvent être administrées seules ou en association.
1. Le papillomavirus humain (HPV) et cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est un cancer fréquent qui touche en moyenne plus de 6001 femmes belges chaque année et qui est presque toujours causé par une infection par le papillomavirus humain (HPV). Comme pour d’autres virus, il existe des vaccins contre le HPV. En outre, la présence du virus et des précurseurs du cancer du col de l’utérus peut également être détectée par le dépistage.
Chez certaines femmes, des petites lésions apparaissent au niveau du col en raison de l’infection au HPV. Chez la plupart des femmes, les lésions précancéreuses disparaissent spontanément¹, mais il y a un risque pour toutes les femmes que l’infection au HPV devienne chronique et que des lésions précancéreuses évoluent vers un cancer invasif du col de l’utérus.
Le HPV n’affecte pas seulement les femmes et ne provoque pas seulement le cancer du col de l’utérus : il est également à l’origine de certaines formes de cancer de la vulve et du vagin, mais aussi du pénis, de l’anus, du cou et de la tête, ainsi que des verrues génitales. Les hommes peuvent donc aussi être victimes de cancers liés au papillomavirus humain.
2. Vaccination contre le papillomavirus humain en tant que mesure préventive
Comme pour d’autres infections virales (telles que l’hépatite et la rougeole), il existe des vaccins qui offent une meilleure protection contre l’HPV. Le vaccin permet à l’organisme de s’armer d’anticorps contre une infection, ce qui réduit le risque de développement d’une infection.
Aujourd’hui, la vaccination est proposée gratuitement à tous les jeunes Belges en première ou deuxième année d’enseignement secondaire. Pour ceux qui ont manqué la vaccination, il existe également un remboursement pour les garçons et les filles jusqu’à l’âge de 18 ans. Plus le vaccin est administré tôt, plus il est efficace, mais ceux qui le reçoivent plus tard produisent également des anticorps contre le HPV. Si vous n’êtes pas encore vacciné, il est donc également utile d’envisager la vaccination après 18 ans. N’hésitez pas à discuter de votre situation individuelle avec votre médecin ou gynécologue.
Une étude récente menée par iVOX pour le compte de MSD montre que plus de la moitié des femmes (53%) pensent qu’il n’est plus pertinent d’être vacciné après un certain âge. Près du quart (23 %) pensent que la limite est de 18 ans2.
Le Professeur Dr. Peter van Dam, gynéco-oncologue à l’UZA et coordinateur du Centre oncologique multidisciplinaire d’Anvers (MOCA), précise que « le gouvernement a pris la décision de fixer cet âge limite de remboursement à 18 ans. Il est vrai que les chances de ne pas être en contact avec le HPV diminuent avec l’âge, mais le vaccin peut vous protéger encore mieux contre les variants avec lesquels vous n’avez pas encore été en contact. De plus, nous savons aussi que les chances de développer d’autres lésions après le traitement sont deux fois moins élevées chez les personnes vaccinées. »
Le Professeur Dr. van Dam ajoute : « Certaines personnes associent la vaccination contre le HPV à la débauche sexuelle, mais c’est injustifié. Vous pouvez contracter le HPV en étant sexuellement actif, mais aussi par contact cutané ou avec une surface infectée. Les personnes ayant un seul partenaire sexuel peuvent donc être infectées par le HPV et touchées par les cancers. Vous pouvez le comparer à un accident de voiture : plus vous allez souvent sur la route, plus vous courez de risques, mais les chances sont statistiquement les mêmes pour chaque trajet en voiture. »
3. Le dépistage peut détecter les précurseurs du cancer assez tôt
En plus de la vaccination, le dépistage est d’une importance fondamentale : comme les femmes ne présentent souvent pas de symptômes clairs aux premiers stades du cancer du col de l’utérus, le frottis permet de vérifier la présence d’infections par le HPV et de précurseurs du cancer du col de l’utérus.
Les frottis sont recommandés tous les trois ans, mais seulement la moitié des femmes belges (47,5%) suivent cette recommandation, selon la récente étude menée par iVOX pour le compte de MSD. Plus d’un cinquième des femmes n’aiment pas aller chez le médecin et se font donc dépister moins souvent. Or, tous les trois ans, les femmes de 25 à 65 ans sont entièrement remboursées de ce dépistage3.
Plus les cellules anormales sont détectées tôt, mieux les médecins peuvent traiter le patient. En outre, toutes les infections au HPV ne provoquent pas de lésions, et tous les frottis positifs ne sont pas synonymes de diagnostic de cancer. Chaque année, environ 80004 femmes dans notre pays développent ce qu’on appelle des précurseurs de lésions2, mais seule une minorité d’entre elles développent également un cancer. En traitant ces lésions au plus tôt, on peut aussi prévenir le cancer.
Et les résultats de l’étude ne sont pas surprenants, selon le Professeur Dr. van Dam (UZA) :
« Malheureusement, pour diverses raisons, environ 30 à 35 % des femmes ne prennent pas part au dépistage du cancer du col de l’utérus en Flandre, malgré les efforts importants déployés par le gouvernement pour le rendre accessible à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Or, la vaccination et le dépistage sont nos armes les plus importantes dans la lutte contre les cancers liés au HPV et les maladies comme le cancer du col de l’utérus. Ce sont des exemples de prévention efficace. Aujourd’hui, le dépistage permet de détecter non seulement les précurseurs du cancer du col de l’utérus, mais aussi la présence du HPV. Les femmes et les hommes peuvent contracter et transmettre le HPV et conserver des séquelles mortelles. Il est donc important de mettre en œuvre ces mesures préventives. »
Le Docteur Mireille Langouo, oncologue médicale à l’Institut Jules Bordet de Bruxelles, ajoute : “ Bien sûr, nous recommandons de consulter un gynécologue en cas de sécrétion anormale, de douleur abdominale ou de perte de sang après une activité sexuelle, mais tout le monde n’a pas de symptômes clairs. Toutes les femmes de plus de 25 ans devraient faire un frottis chez le gynécologue tous les trois ans. Le gynécologue peut alors faire un suivi des résultats.“
Anne de Middelaer, présidente de l’association de patients Gynca’s, qui représente les intérêts des femmes atteintes de cancers gynécologiques dans notre pays, partage cet avis : « Un frottis n’est pas une expérience agréable, mais supporter cet inconfort tous les trois ans est beaucoup moins radical que d’en subir les conséquences des années plus tard. Prenez soin de vous et réservez du temps pour ces contrôles. Mieux vaut prévenir que guérir. »
Stefanie Veraghtert, à qui on a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus il y a dix ans, à l’âge de 26 ans, conclut : « Même après mon diagnostic et mon traitement, les personnes de ma famille ne se faisaient pas dépister. C’était si important selon moi que j’ai même commencé à prendre des rendez-vous pour eux. Nous devons vraiment nous approprier collectivement notre santé et bien nous informer. Le cancer du col de l’utérus peut être presque totalement éradiqué par la vaccination, l’éducation, le dépistage et un bon suivi. Nous avons un très bon système de santé, mais nous ne devons pas être négligents à son égard.”
4. Nouveaux traitements révolutionnaires dans le combat contre le cancer
Les mesures préventives, telles que le dépistage et la vaccination, ont le plus grand impact sur le pronostic.
Après le diagnostic, il existe différentes options de traitement du cancer du col de l’utérus, en fonction du stade de la maladie. Les options courantes comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie, qui peuvent être administrées seules ou en association.
« Pour les patientes ayant un cancer du col de l’utérus à un stade plus avancé, la chirurgie n’est, en principe, pas indiquée. Il y a l’option d’une association de chimiothérapie et d’immunothérapie. Les cellules cancéreuses parviennent souvent à se cacher du système immunitaire et à freiner son activité. L’immunothérapie élimine cette inhibition et permet au système immunitaire de combattre ces cellules cancéreuses. En l’associant à la chimiothérapie, le système immunitaire entre encore mieux en contact avec les restes de cellules malignes détruites par la chimiothérapie, ce qui lui permet de s’armer davantage contre les cellules cancéreuses encore vivantes », explique le Prof. Dr. van Dam.
« Les options de traitement ont radicalement changé ces dernières années. Il y a quelques années, la chimiothérapie était le seul traitement possible pour les patientes ayant un cancer du col de l’utérus à un stade plus avancé. Depuis peu, pour ces patientes, il y a aussi l’option de traitement par immunothérapie », explique le Docteur Mireille Langouo, oncologue médicale à l’Institut Jules Bordet.
Toutefois, il est important de noter que le traitement doit être adapté à chaque patient en fonction de son état de santé général, de son âge et de la gravité de la maladie avec le médecin traitant.
5. Témoignages des patients : Besoin de plus qu’un traitement
En Flandre, l’association de patients Gynca’s représente les intérêts des femmes atteintes de cancers gynécologiques. L’association a l’ambition de devenir active à l’échelle nationale et organise des activités pour ses membres, des webinaires pour les professionnels de la santé et sensibilise la population aux cancers gynécologiques lors de la Journée mondiale de l’oncologie gynécologique. En outre, l’association travaille aussi sur les questions liées aux suivis qui sont rarement abordées, comme par exemple, comment gérer l’anxiété et l’intimité après un diagnostic et un éventuel traitement ?
L’association de patients Gynca’s représente les intérêts des femmes atteintes de cancers gynécologiques dans notre pays, : « Il reste encore beaucoup de flou autour des cancers gynécologiques, mais il faut un débat ouvert. Les gens doivent être mieux informés. »
Après les traitements, la vie continue, mais le suivi est souvent plutôt limité. Anne de Middelaer (présidente de l’association Gynca’s ), Kathleen Thienpond (membre du conseil d’administration de Gynca’s) et Stefanie Veraghtert sont d’accord. Anne, Kathleen et Stefanie ont elles-mêmes été diagnostiquées d’un cancer gynécologique.
Anne Middelaer témoigne « Bien sûr, ce diagnostic tombe comme une bombe dans votre vie. Vous vous retrouvez pris dans un tourbillon émotionnel, qui emporte aussi toute votre famille. À chaque moment important, vous vous posez la question ‘’ Est-ce que je pourrais être là l’année prochaine ? En outre, les personnes font face à cette situation de façon très différente. Certaines personnes veulent recevoir beaucoup d’information, d’autres veulent en savoir le moins possible et se concentrer sur leur rétablissement, mais toutes font le deuil de leur vie d’avant ‘’ »
Kathleen Thienpond ajoute : « Il est également frappant de constater que les cancers gynécologiques reçoivent beaucoup moins d’attention que par exemple le cancer du sein, en termes de dépistage, de suivi et de collecte de fonds. Pour la mammographie, vous obtenez quasi automatiquement un rendez-vous chaque année. Ce qui n’est pas le cas pour les cancers gynécologiques. En outre, il y a encore beaucoup de flou autour des cancers gynécologiques, alors que pour d’autres formes de cancer c’est moins le cas. Il faut un débat ouvert, les jeunes, les parents et les médecins généralistes doivent être mieux informés. »
Stefanie Veraghtert a mis sur pied un groupe d’amis pour les jeunes atteints d’un cancer parce que la réinsertion des jeunes après un traitement contre le cancer est encore plus difficile. « A mes 26 ans, le diagnostic a été un coup dur. Jusque-là, j’ai vécu une existence très insouciante. J’ai eu la chance d’être jeune et sportive et de ne jamais fumer, mais personne ne peut se préparer à l’impact d’un tel diagnostic et du traitement. Après mes traitements, tout le monde a présumé que j’avais eu de la chance, que je me rétablissais rapidement et que j’avais l’air plutôt bien, mais le contraste avec ce que je ressentais était énorme. Après les irradiations et chimiothérapies, mon corps était brisé. Mes os, mes muscles et mes dents ont été endommagés. J’ai de l’arthrose et j’ai été ménopause à ma trentième année. Le cancer avait disparu, mais notre médecine est toujours tellement axée sur le traitement, qu’il y a peu d’attention à un traitement vraiment holistique avec un suivi. » Stefanie tient son propre café à Geel, « Big C », qui sert également de lieu de rencontre pour les jeunes : « Juste parce que cette réintégration est si importante, « Big C » est là pour tout le monde, pas seulement pour les jeunes vulnérables qui ont reçu ou non un traitement contre le cancer. Nos soins de santé doivent redevenir plus humains, pas seulement pendant les traitements mais aussi après ces derniers. »
Enquête IVOX pour le compte de MSD
L’enquête a été menée par iVox pour le compte de MSD. Il s’agit d’une enquête menée en ligne auprès de 1000 femmes entre 30 et 55 ans, représentatives de l’âge, de la langue et du niveau d’éducation. L’étude a été menée entre le 9 et le 19 décembre 2022. La marge d’erreur pour un échantillon de 1000 répondants (confiance à 95%) est de 3,02%5.
Cet article a été réalisé grâce au soutien de MSD. Les points de vue exprimés dans l’article reflètent l’expérience et les opinions des orateurs et pas nécessairement celui de MSD.
- Conseil Supérieur de la Santé: Vaccination contre les infections causées par le papillomavirus humain. Bruxelles: CSS; 2017. Avis n° 9181.
- Online survey conducted by on behalf of T.B.W.A. & MSD.
- Online survey conducted by on behalf of T.B.W.A. & MSD.
- Hartwig S. et al. Estimation of the overall burden of cancers, precancerous lesions, and genital warts attributable to 9-valent HPV vaccine types in women and men in Europe. Infect Agent Cancer. 2017;12:19 (Annex 1).
- Online survey conducted by on behalf of T.B.W.A. & MSD.