Le géant hospitalier anversois introduit son nouveau Dossier Patient Informatisé
Si son approbation remonte à deux ans, depuis peu, c’est officiel : HiX, le Dossier Patient Informatisé (DPI) du GZA-ZNA est d’application. Le 17 juin 2022, les hôpitaux de GZA1 ont été les premiers à l’adopter, suivis, mi-septembre, par ceux du ZNA2. Le ZNA transfère actuellement les données de pas moins de 1,6 million de patients vers le nouveau DPI. Le Dr Kristiaan Deckers, médecin en chef de GZA, nous explique pourquoi l’élément le plus complexe de cette transition est une bonne analyse du business process.
«Vu l’ampleur de notre réseau hospitalier, nous gérons une multitude de processus. Prenons l’exemple de l’hôpital de jour d’oncologie. Le business process commence dès la prise d’un simple rendez-vous: fixer la date et l’heure, puis envoyer un SMS au patient, au bon moment et avec des informations correctes. Ensuite, il faut répercuter l’enregistrement du patient dans une base de données financière et médicale. Le patient doit se présenter au rendez-vous à l’heure convenue, le logiciel de planification doit donc optimiser cet horaire. De son côté, le médecin doit avoir accès aux antécédents du patient dans le dossier, mais aussi pouvoir modifier tous les plans de traitement transmis à la pharmacie. Il est par ailleurs très important de consigner dans le DPI tous les éléments touchant à la sécurité et à l’expérience du patient.»
Et ce n’est là qu’un exemple du DPI, pour l’hôpital de jour d’oncologie uniquement. Ces travaux préparatoires appliqués à l’échelle du réseau hospitalier sont donc titanesques. Toutefois, le Dr Deckers est convaincu que ces efforts porteront leurs fruits, notamment grâce aux principes définis dès sa conception. Nous pensons ici au principe Only Once, en vertu duquel les données ne sont saisies qu’une seule fois dans le dossier d’un patient. «Nous n’y sommes pas encore tout à fait, mais nous nous en approchons. L’idée est là, tout du moins», assure le Dr Deckers.
Accessibilité
L’accessibilité maximale du DPI, par étapes, est un autre objectif. «Les médecins généralistes et les prestataires de première ligne ne peuvent pas encore bénéficier du nouveau DPI, mais ils y auront accès dans les prochains mois, une fois le système optimisé», affirme le médecin en chef de GZA. «Les patients y auront également accès, à terme. Sur une plus grande plate-forme dédiée, les patients pourront consulter plus d’éléments du DPI. Work in progress, mais on avance.»
Le Dr Deckers admet que le RGPD3 constitue parfois un obstacle. D’où les discussions régulières avec le Data Protection Officer (DPO, délégué à la protection des données). «Parfois, la réalité clinique et le RGPD sont très éloignés», explique le Dr Deckers. «Du collaborateur logistique qui distribue les repas dans l’ensemble de la chaîne, au médecin et au patient, divers acteurs aux rôles très différents interviennent. Et tout le monde n’a pas une relation thérapeutique avec le patient. Pourtant, le collaborateur logistique doit pouvoir apporter le bon repas au bon patient. Heureusement, notre DPO est formidable et toujours prêt à ouvrir la réflexion!»
Un choix fondamental
L’AZ Delta Roeselare, l’AZ Klina Brasschaat, le Ziekenhuis Oost-Limburg et le Ziekenhuis Geel utilisent désormais HiX de ChipSoft. «D’autres grands hôpitaux hésitent encore entre ce DPI et celui de l’UZ Leuven (Nexuzhealth). Ce choix sera décisif pour la Flandre.» La multiplicité des systèmes de DPI ne devrait pas poser de problème, selon le médecin en chef: «Tant que toutes les données sont disponibles dans chaque hôpital et que les systèmes peuvent s’échanger des données, cela ne nous pose pas de problème. Un système uniforme unique n’est donc pas nécessaire, si l’interopérabilité avec eHealth est suffisante.»
1. GZA: Gasthuiszusters Antwerpen. 2. ZNA: Ziekenhuisnetwerk Antwerpen. 3. RGPD: Règlement général sur la protection des données.
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.